samedi 1 mai 2010

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MANDAT de l'atelier de Luigi Snozzi


«Dans un monde où les valeurs dominantes sont l’efficacité et la consommation, il devient de plus en plus rare que l’on réussisse à définir un «centre» symbolique dans lequel la société puisse se reconnaître. L’idée et le titre de l’exposition (au Pavillon Suisse dans le cadre de la 6ième Exposition Internationale d’Architecture à Venise, 1996) proviennent de la découverte que la plupart de mes projets depuis la fin des années ’70 se fondent sur la tentative de définir un «centre symbolique» dans les lieux d’intervention. Ce «centre» ne se lie pas toujours directement à un fait spatial, par exemple à la création d’une véritable «place» : il est souvent un «centre» plus secret, difficile à reconnaître comme élément visuel. À Monte Carasso, l’idée de créer un »centre monumental» autour du couvent restauré correspondait à une réelle nécessité, car le village était totalement privé d’un véritable «centre». Le processus de planification «expérimentale» mis en place par la Commune a pour effet également de conférir peu à peu à Monte Carasso une identité de «centre» par rapport aux autres villages de la plaine : un «centre» à l’échelle territoriale.»
Luigi Snozzi en conversation avec Pierre-Alain Crozet et Gabriele Basilico in Monte Carasso : la recherche d’un centre. Un voyage photographique de Gabriele Basilico avec Luigi Snozzi, p. 13, l’Office fédérale suisse de la culture avec Lars Müller éditeur, Baden, 1996.

Le quartier Saint-Henri fut le fond de scène du premier roman urbain au Québec, Bonheur d'occasion, de Gabrielle Roy. Dans cette oeuvre l'auteure rend compte de la situation ouvrière de la basse ville francophone par rapport à la haute ville anglophone. Il constitue une entité urbaine claire et historiquement délimité par le canal Lachine au sud, la côte aujourd'hui occupée par l'autoroute au nord, l'artère Atwater à l'est et à l'ouest la cour Turcot et l'échangeur autoroutier du même nom.
Son centre est par contre beaucoup moins clair comme tel. Coupé en deux par le chemin de fer, comme son âme-soeur Pointe Saint-Charles, cette cisaille frôle un endroit nommé Place Saint-Henri. La Place Saint-Henri regroupe pourtant plusieurs items urbains d'importance: la station de métro du même nom; la rue Notre-Dame; la rue Saint-Jacques; les poste de pompier du quartier; la polyvalente Saint-Henri. Cet espace négatif en question est occupé principalement par un stationnement en surface.
La question que pose l'atelier est: peut cet endroit, doit cet endroit, devenir un espace public central?
Avec une observation rigoureuse et fine des lieux et des faits historiques nous procédons à des gestes projectuels pouvant affirmer l'avenir de ce lieu: réunit-il? fragmente-t-il?

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